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Culture. Madagascar est un pays qui abrite en son sein un peuple qui vit en harmonie dans la diversité
. Cela fait que plusieurs et différentes cultures sont à découvrir dans ce pays. En effet, elles varient selon la région, les ethnies, mais aussi selon les différentes castes. Ce peuple métissé a hérité d’une diversité culturelle de ses ancêtres qui, malgré le temps, n’a pas beaucoup changé. Le hira gasy et le vakodrazana comptent parmi ces cultures malgaches qui éblouissent plus d’un. Cependant, vous ne savez pas ce que c’est le hira gasy ou le vakodrazana ? Ou vous en avez déjà une petite notion, mais que vous pensez qu’il n’y a aucune différence entre les deux ? Découvrons tout cela dans les prochaines lignes.
Le hira Gasy et le vakodrazana : les points communs
A l’image du théâtre populaire ou encore à l’opérette, le Hira gasy ou le vakodrazana sont des spectacles destinés au grand public. Ils sont composés de chants et de danses typiques malgaches, plus précisément à celui du peuple des hauts plateaux, la caste Merina.
C’est quoi ?
Le hira gasy et le vakodrazana sont des représentations populaires de chants et de danses. Par conséquent, tous les deux permettent de faire passer un message au peuple. De ce fait, que les représentations se déroulent en plein air ou encore en salle, la structure, le déroulement sont toujours les mêmes. Beaucoup d’humour habille ces spectacles pour éviter que le public ne se lasse, mais aussi pour que le message ne soit pas trop tranchant.
Des tenues de scènes ?
Les costumes sont habituellement très colorés : rouge, bleu, jaune, vert, orange, etc. Les hommes se parent de Malabary, une tenue traditionnelle masculine, surmontée d’un chapeau melon ou panama. Il arrive qu’ils se nouent un lambahoany autour de la taille. Les femmes portent des robes avec un lamba qu’elles placent sur leurs épaules, avec les cheveux généralement attaché ou en tananivoho.
Dans quel but ?
Le hira gasy et le vakodrazana ont pour but prioritaire d’éduquer le peuple. Alors, à travers les paroles qui prennent la forme de ohabolana (proverbes), de hain-teny (maximes) et de tononkalo (poèmes), les musiciens font ainsi passer un message, un rappel à l’ordre, etc. Autrefois, les rois et reines Malgaches utilisaient le hira gasy et le vakodrazana pour faire passer un message au peuple.
De quoi parle-t-on ?
Les thèmes des hira gasy et des vakodrazana sont assez diversifiés. En effet, tout peut être abordé et chacun y trouve sa part : homme, femme, enfant, jeune, personnes âgées. En outre, il est d’usage de mettre en avant le gouvernement au pouvoir. Le thème de l’amour est également abordé dans un spectacle de hira gasy et de vakodrazana.
Avec quels instruments ?
Afin d’accompagner les discours et les différents kabary, les musiciens utilisent des aponga ou tambours et tambourins, des instruments à vent comme les sodina, les trompettes et les flûtes, mais aussi le lokanga, de la famille des violons. Ces instruments sont pour la plupart typiquement malgache.
Et la scène ?
En plein air ou en salle, le spectacle se fait toujours de la même manière. Comme tout se fait sans micro, mais uniquement par la force des poumons, les spectateurs se mettent en cercle et les artistes se placent au milieu, également en cercle.
Le vakodrazana et le hira gasy : les différences
Il est vrai que les deux spectacles possèdent plusieurs points qui les mettent en similitude. Toutefois, quelques points font leurs différences.
Le hira gasy
C’est au XVIII ème siècle que le hira gasy ou le chant malgache, de son sens littéral, a fait son apparition. En ce temps, il fut un moyen pour le roi Andrianampoinimerina de faire passer un message à ses sujets et de communiquer avec un large auditoire. De ce fait, à chacune de ses apparitions, ce souverain se faisait accompagné par une troupe de mpihira gasy. D’un autre côté, ce fut également un moyen pour divertir un peuple qui a passé une période de guerre assez longue et éprouvante.
Un spectacle de hira gasy dure au moins 1h30. Toujours, il oppose au moins 2 groupes qui se lancent dans un débat sur un thème préalablement défini. Le gagnant est déterminé par le public, en fonction du nombre d’applaudissement.
Voici comment se déroule le hira gasy :
- battement de tambours et applaudissement pour accueillir la première troupe : le sasitehaka ;
- le kabary : ouverture de cérémonie. Le discours est assez long et est habillé par des hainteny, des tononkalo et des ohabolana ;
- le renihira, le cœur de la représentation. Ici, on entre dans le vif du sujet par les chants ;
- c’est au tour des danseurs de prendre le centre de la scène, c’est le dihy ;
- vient à présent la clôture, c’est le zanakira ou anakira. Il est également appelé le vakodrazana.
Le vakodrazana
Le vakodrazana est en effet un composant du hira gasy. En revanche, contrairement aux autres étapes du hira gasy, bien qu’il soit moins court que le renihira, il peut constituer un spectacle entier. Il dure alors moins longtemps que le hira gasy en lui-même et, n’est présenté que par un seul groupe. Dans son sens littéral, le vakodrazana signifie le chant des ancêtres et n’est utilisé en aucun cas pour parler de politique.
Lors d’une représentation de hira gasy ou de vakodrazana, il est important de prêter une oreille attentive. Vous risquez de perdre très vite le fil de l’histoire si vous êtes étourdi.