Le bœuf : un signe de puissance et de richesse à Madagascar

L’élevage bovin est apparue il y a un demi-million d’années en Inde. Il est arrivé à Madagascar vers l’année 1840 par un Français connu sous le nom de  » Jean La borde”. Emblème de puissance et de richesse, le « gnombe » ou « omby », ou encore « aombe » qu’importe d’où il vient, le bœuf occupe une grande place dans la société malgache. Il a d’ailleurs un rôle important dans la vie des peuples. Traditionnellement, un homme possédant beaucoup de zébu sera prioritairement respecté par tous les habitants, il sera désigné comme étant le plus riche de la société. Cette philosophie est prêchée jusqu’à nos jours. Suite à un évènement important, la présence du bœuf au mets est perçue comme un signe de force et grandeur pour celui qui organise la cérémonie. Dans la partie Sud-est, si un homme souhaite se marier avec une femme originaire de la région, il doit offrir un bœuf aux parents de la fille en guise d’offrande et de donation. Il existe différents types de races de zébu à Madagascar. Voyons dans cet article une à une toutes ces races. Qu’est-ce qui fait qu’il soit si important aux yeux des Malgaches ?

Image prise sur Internet

Les races de zébu existant dans la grande île.

Le zébu, il se caractérise par ses deux longues cornes, au niveau du garrot se place une grosse bosse.

Le » Malia » considéré comme des zébus sauvages puisqu’ils sont généralement libres, et pâture dans les grandes savanes ou dans les forêts.

Les bœufs Zafindraony signifiant « petits-fils des nuages », ils proviennent des croisements avec des spécimens européens vers le 19ᵉ siècle.

Le Rana, il s’agit de divers croisements entre plusieurs races européennes. Il ne comporte pas de bosse et il est essentiellement exploité dans la production des produits laitiers.

Le Baria est en effet une sous-espèce « sauvage » sans bosse et avec des cornes un peu plus courtes et arrondies. Ce dernier est concentré principalement dans la région du sud ouest de la ville de Mahajanga.

Le Renitelo signifiant « trois-mères » vient en particulier d’un croisement réalisé vers l’année 1930. Il se caractérise à travers sa robe rouge, des flancs et des muqueuses aux couleurs plus claires, il est classé sous la race endémique. Cette race est actuellement en voie de disparition.

La valeur du zébu dans la société malgache

D’une manière générale, la possession des zébus est un signe extérieur de richesse et de puissance, mais surtout de démonstration de prestige. Sa valeur est particulièrement basée sur des critères de relations sociales. Dans certains endroits, l’importance sociale d’une famille est directement reliée au nombre de bœufs qu’elle peut sacrifier durant les différentes rituelles ou évènement collectif important. Par ailleurs, le bœuf est le repas à partager lors des différentes manifestations collectives importantes. Sa chair constitue « le nofon-kena mitam-pihavanana », grâce à laquelle le fihavanana qui veut dire “cohésion sociale” sera perpétué. Le bouillon de bœuf offert à un couple signifie qu’on leur rend une autonomie, c’est en effet le symbole de l’excellence. Dans certaines régions du pays, un homme n’aura pas de considération auprès de la société s’il n’a pas de bœuf en sa possession. Le « vody hena » qui veut dire “arrière-train” est considéré comme le morceau de viande le plus sacré.