“Velona iray trano, maty iray fasana”, c’est un proverbe malagasy qui prouve l’union de toutes les membres d’une famille. Ce proverbe veut clairement dire que même les morts ont encore leur part sur la vie terrestre, notamment en termes de relation vis-à-vis du reste de sa famille. L’exhumation est l’une des grandes rituelles très célébrées à Madagascar. Elle doit être bien organisée et tous les membres de la famille doivent y aller, c’est également un moyen de se revoir et de se connaître pour certains membres de la famille. Pour les Malagasy, même la fête de Saint Sylvestre n’est pas autant organisée que la cérémonie de l’exhumation.
À part la réunion et retrouvailles des vivants, c’est aussi une occasion de présenter aux enfants les reliques de leurs grands-parents ou un tiers qui est parti tôt, ainsi de s’échanger avec eux à travers des discours, gestes et danses traditionnelles.
Comment se déroule la cérémonie ?
Prenant, dans cet article, le cas de l’Imerina, une des 18 tribus Malagasy. Un cadavre humide ne peut pas être inhumé, que ce soit le sexe, il faut donc attendre que le corps se décompose et que les ossements soient bien secs.
La date et l’heure de l’ouverture du tombeau doivent traditionnellement être choisies par un médium. Après avoir eu la date, quelques personnes de la famille vont en amont devant le tombeau et préviennent les cadavres que la famille y passera dans un futur proche, et ce, en criant devant le tombeau.
D’une manière générale, l’exhumation se résume sur le retournement et renouvellement des tissus avec lesquels sont roulées les morts lors de l’enterrement. Les populations de l’Imerina appellent l’exhumation “famadihana”, un mot qui vient du radical “vadika”. Le mot “vadika” signifie, dans ce contexte, le retournement des cadavres dans le tombeau de la famille. Soulignons que lors de l’enterrement, le corps a été mis allongé dans le tombeau et son côté, gauche ou droit. Du côté position, l’un des bras était en contact avec le sol. Lors de l’exhumation, le corps sera renveloppé et, soit la face, soit le dos sera en contact avec le sol. Par la même occasion, la famille changera la place d’un cadavre à côté d’un autre ou même de réunir, deux personnes, en un seul linceul en fonction du désir ou concertation de la famille.
L’exhumation est un moment de joie pour les Malagasy. Pendant la fête, il est tabou de pleurer ou se sentir malheureux si jamais un des membres de la famille sent se souvient des moments passés avec l’un des cadavres dès son vivant. Chacun doit alors considérer ce moment comme des réelles retrouvailles avec leurs aimés, il peut lui demander son avenir, étant donné que, selon la fois malagasy, les morts sont des intermédiaires entre Dieu et les vivants.
Pour les Malagasy, un cadavre retourné signifie que ce dernier part désormais dans le monde des ancêtres. Il s’agit donc d’un accomplissement d’un devoir pour les vivants et honneurs pour les morts.